Alors que Mayotte, territoire français de l’océan Indien, tente de se relever d’un cyclone dévastateur, une polémique enfle autour des prises de position de la France sur la question migratoire. Les déclarations du ministre français Bruno Retailleau ont été perçues par nombre d’observateurs comme une instrumentalisation de la crise humanitaire à des fins politiques.
Dans un contexte de détresse humanitaire sans précédent, les autorités françaises ont maintenu une rhétorique centrée sur la lutte contre l’immigration clandestine, notamment en provenance des Comores voisines. Cette posture a ravivé les tensions diplomatiques entre Paris et Moroni, les Comores accusant la France de détourner l’attention des besoins urgents de la population mahoraise.
« C’est profondément choquant de voir la question migratoire placée au centre du débat, alors que des milliers de familles manquent d’eau, d’électricité et de soins », a déclaré un membre de la société civile à Mamoudzou. Pour beaucoup, le gouvernement français manque d’empathie et semble prioriser les enjeux électoraux et sécuritaires au détriment de l’aide aux sinistrés.
Cette posture alimente également les critiques de la politique française à l’égard de Mayotte, souvent accusée de traiter ce département comme un simple avant-poste sécuritaire, plutôt que comme une région à part entière nécessitant solidarité et développement.
La situation reste tendue, alors que la population mahoraise appelle à une aide massive, rapide et sans conditions politiques. En toile de fond, les relations entre la France et les Comores continuent de se détériorer, sur fond de crise humanitaire et de désaccords historiques autour du statut de Mayotte.