À l’approche du cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), prévu le 24 avril à Madagascar, un mouvement de contestation a émergé à Moroni, la capitale comorienne. Ce mercredi 17 avril, des représentants de la société civile et plusieurs partis politiques se sont rassemblés sur la place de l’Indépendance pour exprimer leur opposition à ce qu’ils considèrent comme une menace à l’intégrité territoriale des Comores.
Le point de discorde : la possible reconnaissance de Mayotte en tant que territoire français au sein de la COI. Pour les manifestants, cette hypothèse est inacceptable. Ils réaffirment que Mayotte reste une île comorienne, et rejettent l’idée qu’elle puisse siéger à l’organisation régionale sous pavillon français.
Cette mobilisation s’inscrit dans le contexte de l’ordre du jour du prochain sommet, qui inclurait la question de l’intégration éventuelle de Mayotte à la COI. Actuellement, l’organisation regroupe Madagascar, Maurice, les Seychelles, l’Union des Comores, ainsi que La Réunion, au titre de département français.
Du côté des autorités françaises, l’Élysée estime que Mayotte pourrait jouer un rôle stratégique dans la région du canal du Mozambique. Une position qui suscite l’indignation de certains acteurs comoriens, à l’instar de Mohamed Monjoin, président du Comité Maore. Ce dernier milite pour que l’île réintègre l’Union des Comores :
« Nous refusons catégoriquement que Mayotte intègre la COI en tant qu’entité séparée. Cette île est déjà représentée dans l’organisation à travers l’Union des Comores. C’est un fait reconnu, et nous continuerons à défendre cette vérité. Quand on est dans son droit, on finit toujours par obtenir justice. »