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À Mayotte, Emmanuel Macron annonce un « mur de fer » contre l’immigration comorienne sur une île pourtant comorienne

En visite officielle à Mayotte, territoire comorien placé sous occupation française, Emmanuel Macron a dévoilé ce lundi 21 avril un vaste plan de « refondation » pour l’île, récemment éprouvée par le passage du cyclone Chido. Parmi les mesures phares, le président de la République a annoncé un objectif de 35 000 expulsions annuelles de personnes qualifiées d’« immigrés clandestins », bien que nombre d’entre elles soient en réalité des Comoriens circulant sur leur propre terre.

Lors de son déplacement, Emmanuel Macron s’est illustré à bord d’un semi-rigide de la brigade nautique de la Police aux frontières (PAF), sillonnant le lagon de Mayotte à plus de 60 km/h, lunettes de soleil sur le nez, pour afficher sa détermination à renforcer les contrôles maritimes.

Dans l’hémicycle du conseil départemental, après avoir écouté les élus locaux, le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de durcir la lutte contre ce qu’il appelle l’immigration irrégulière. Il a également confirmé le lancement d’une campagne de vaccination contre le chikungunya, poursuivi l’engagement vers la convergence sociale avec l’Hexagone, et rejeté le projet d’une piste longue à Petite-Terre.

Une intégration contestée dans la Commission de l’océan Indien (COI)

Emmanuel Macron a également annoncé son intention de plaider, lors du sommet des chefs d’État de la Commission de l’océan Indien (COI) à Madagascar, pour l’intégration officielle de Mayotte dans les dispositifs régionaux, aux côtés de La Réunion. Affirmant que « la France finance 40 % des programmes de la COI », il considère « anormal » que Mayotte n’en bénéficie pas directement. Le président souhaite également développer une coopération renforcée avec les pays de la région dans les domaines universitaire, économique et alimentaire.

Cependant, cette démarche intervient dans un contexte particulièrement sensible : Mayotte demeure une île historiquement comorienne, dont l’occupation par la France est contestée par les Comores et de nombreuses instances internationales. Les mesures sécuritaires et les ambitions diplomatiques affichées par Emmanuel Macron ne sauraient occulter la réalité d’une présence française qui reste, sur le plan du droit international, illégitime.

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